Le logement social une cause d’avenir - Tribune publiée dans les DNA

Publié le par Syamak AGHA BABAEI

 

Lors d’une tribune publiée il y a quelques semaines dans ces colonnes, le maire de Reichstett , conseiller communautaire, s’élevait contre la nouvelle loi Duflot sur le logement, en arguant des gabegies financières, la lourdeur des amendes à payer et la difficulté de construire en zone SEVESO. Si le dernier argument peut à la limite paraître audible, le reste passe difficilement. En effet, de quoi parle-t-on ?

Près de 18000 demandeurs de logement sont aujourd’hui en attente d’attribution d’un logement social. La part du budget logement des ménages approche pour les plus fragiles les 50%. Les politiques de défiscalisation successives adoptés par les gouvernements de droite ont créée une inflation des loyers des logements privés. Comment alors comprendre et expliquer à nos concitoyens que le logement social n’est pas la priorité ? En tout cas pas pour toutes les communes, sauf à acter un partage inacceptable : aux villes d’assumer de loger nos concitoyens les plus fragiles, alors que les campagnes seraient pavés de quartiers résidentiels pour ménages à revenus confortables. L’inacceptable devient même parfois détestable, lorsque ‘un nombre de maires nous expliquent au sein du conseil communautaire, que nous devrions les comprendre que « leurs » électeurs verraient d’un mauvais œil l’implantation de logements sociaux.

Que dire, sinon que ces expressions sont marqués au mieux d’une méconnaissance du problème de l’accès au logement dans sa globalité, et au pire d’un mépris envers l’ambition collective que devrait constituer le logement social.

Il est plus que temps de mettre l’accès au logement au nombre de droits réels et effectifs au nom de l’égalité réelle. Pour ce faire, l’objectif affiché par le gouvernement de 150 000 logements sociaux par an est une nécessité, c’est d’ailleurs avec enthousiasme que l’annonce a été accueilli au congrès de l’Union Sociale pour l’Habitat qui s’est tenu fin Septembre à Rennes. Cette ambition ne peut se concevoir sans une augmentation de la part du logement sociaux à 25% ni sans contrainte réelle et incitative pour les communes qui ne se conforment pas à la loi.

Mais nous devons aller plus loin dès maintenant. D’abord en augmentant la part de logement très social dans l’offre de logement social, en imposant par la loi une norme minimale de logements PLAI (financé par des prêts locatifs d’aide à l’intégration). Cette nécessité s’explique par le fait qu’une majorité de demandeurs peuvent prétendre aux plafonds de ressources de logements très sociaux. Ensuite, il est urgent de se battre sur les normes de constructions dans le logement pour arrêter l’envolée des coûts de construction qui impactent des loyers de sortie trop chers. Enfin, nous devrons encourager le regroupement de bailleurs à l’échelle locale, pour créer de véritable pôle publics locaux de l’Habitat (à l’instar du regroupement entre Cus Habitat et Habitation Moderne) de taille à impulser des politiques de l’habitat social dignes de ce nom que ce soit en termes de moyens, que de pouvoir face aux institutions bancaires.

Le logement social, l’habitation à loyer modéré, est un patrimoine collectif de notre pays, nous devons l’enraciner, le développer et le protéger au nom de l’intérêt général.

                                                                            Syamak AGHA BABAEI,

Conseiller municipal et communautaire

Administrateur de Cus Habitat

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